jeudi 24 avril 2008

Bizarres bivalves

Injustement mésestimés, certains bivales sont pourtant de véritables oeuvres d'art, tant en terme de forme comme de motifs. Ces deux là sont très communs, ils vivent dans les eaux philippines.

Corculum impressum Lightfoot, 1786 - Philippines

Lunulicardia hemicardia Linné, 1758 - Philippines

mercredi 16 avril 2008

Pagode (save the Queen)

Certaines coquilles, quoique de petites tailles, exhibent des formes d'une étonnante pureté. Trigonostoma scalare (Gmelin, 1791) est de celles-ci. Originalement décrite comme Buccinum scalare et synonyme de Trigonostoma pellucida (Perry, 1811), cette espèce appartient à la famille des Cancellariidae.


Trigonostoma scalare (Gmelin, 1791) - 25 mm, Philippines

Son nom vient du latin scala ("échelle"), dont est tiré le mot escalier, à la rampe duquel la structure de la coquille fait immédiatement penser.

vendredi 11 avril 2008

Ce qu'ils sont devenus - Rare shells 6/50

Sixième épisode de la série relative au destin des 50 espèces mises en avant par S. Peter Dance dans "Rare Shells". Celui-là est consacré à une petite volute, Cymbiola chrysostoma (Swainson, 1824)*.

Il y a près de 40 ans (le livre date de 1969), on ne savait quasiment rien de cette coquille ultra rare. Dance mentionne, comme aire de répartition, l'Indonésie, sur la foi de mentions écrites par ses prédécesseurs ("East Indies") et sur la présence de spécimens dans plusieurs anciennes collections néerlandaises. Or l'Indonésie ayant été longtemps colonie des Pays-Bas, et l'espèce n'apparaissant dans quasiment aucune collection récente, il pressent même qu'elle puisse y être endémique. L'intuition est bonne - du moins jusqu'à preuve du contraire.

Cymbiola chrysostoma (Swainson, 1824) - 50 mm, Indonésie

Il y a quelques années encore, Cymbiola chrysostoma était considérée comme l'une des plus rares de Volutes. Depuis, elle a été pêchée en quantités modérées, notamment aux Moluques, mais aussi aux Célèbes et au Timor. Les grands spécimens (plus de 60 mm) à la lèvre bien épaisse restent néanmoins très recherchés, la plupart - comme celui-ci - ne dépassant pas 50 mm et présentant une lèvre encore peu formée.

* L'utilisation des parenthèses pour encadrer le nom de l'auteur a une signification nomenclaturale : il s'agit d'indiquer que l'espèce a été décrite dans un genre différent, en l'occurrence Aulica chrysostoma.

mercredi 9 avril 2008

Effets de textile (2)

Voici trois Conus textile Linné 1758 bien différents. Quoique particulièrement distincts, les deux premiers viennent de Madagascar, de la région de Tuléar - ce qui, j'en conviens, peut vouloir dire à peu près n'importe quoi, le marché local étant un point de passage quasi obligé pour les coquillages Malgaches.
Celui de gauche est une variation extrême de la forme sirventi Fenaux, 1943, qui distingue les spécimens aux motifs orange. Celui de droite s'apparenterait, pour la couleur, à la forme euetrios Sowerby III, 1882, et pour les motifs à celle nommée archiepiscopus Hwass in Bruguiere, 1792.

Conus textile Linné, 1758 - 65 & 67 mm, Madagascar



Il faut garder à l'esprit qu'il ne s'agit que de formes, qui n'ont aucune valeur taxonomique - mais dont l'existence est pour le moins pratique pour définir telle ou telle variation. Et on peut trouver dans les eaux Malgaches à peu près tous les intermédiaires possibles entre les principales formes répertoriées (archiepiscopus, cholmondeleyi, euetrios, sirventi, suzannae).


Avec son épaule large, sa forme conique et son dessin irrégulier, le suivant est, pour sa part, typique de la forme neovicarius da Motta, 1982 de la Mer rouge. Celui-ci vient d'Egypte, d'El Quseir. Contrairement aux précédents, son origine est même particulièrement précise : entre les hôtels Cinderella et Utopia, par un à deux mètres de fond.


Conus textile f. neovicarius da Motta, 1982 - Egypte

vendredi 4 avril 2008

Coquillages vivants

Pour ceux qui ne connaissaient pas, Live-Seashells a fait peau neuve. Ce petit frère de Seashell-Collector se présente désormais comme une base de données, dédiée aux photos de coquillages vivants (dans les familles Conidae et Cypraeidae).

Un beau début, avec notamment quelques macros magnifiques; ce n'est néanmoins pas faire injure à son concepteur, David Touitou, que de citer aussi l'extraordinaire Poppe Images, qui réunit plus de 45 000 photos de faune sous-marine des Philippines.

mardi 1 avril 2008

Trop beau pour être vrai

De 500 à 250 millions d'années avant Michel Drucker, d'étranges bestioles grouillaient au fond des océans. La classe des trilobites (Trilobita) regroupe près de 20 000 espèces, dont l'on suppose qu'elles se nourrissaient en filtrant la vase dans laquelle elles vivaient. Certaines sont particulièrement spectaculaires, comme le prouve ce magnifique exemplaire de Dicranorus monstruosus, provenant du célèbre gisement marocain d'Erfoud.




Sauf que, plus que l'imagination de dame nature, c'est l'habileté des artisans locaux qui est ici célébrée. S'il y a une chose d'à peu près sûre, c'est que ce trilobite n'a jamais vu la mer, du moins pas en ces temps reculés. Il s'agit en effet d'un moulage en résine. Comment en être sûr ? D'abord parce que je l'ai acheté une poignée d'Euros, quant un exemplaire aussi parfait en coûterait probablement plusieurs centaines. Ensuite parce qu'une aiguille chauffée appliquée sur la bestiole produit une légère odeur chimique. Quant à la technique de préparation, elle pourrait bien être parfaitement expliquée ici.